Bébé ours en méditérranée

Le 7 Février, le lycée français a organisé une "journée interculturelle", une journée portes ouvertes animée par les étudiants, parents et profs, sur le thème de l'interculturalité.

Le lycée est en fait un institut Franco-Chypriote, avec des étudiants allant de la maternelle à la terminale qui viennent de plus de 37 pays diférents. J'ai donc eu une petite impression de dèjà-vu!

Au programme, dance, musique, théâtre et nourriture! 

En bons étudiants, nous y sommes allés avec un autre objectif en tête: trouver des contacts pour avoir un job. Ce fut efficace, puisque j'ai trouvé un boulot à Leroy Merlin le lundi!

Quelques photos pour avoir un apperçu:

 Le lycée Français

Démonstration de Hip hop, puis de danse traditionnelle Chypriote.

Pièce de théâtre par les CP - CE1

Danse traditionnelle...    ...Indienne!

Le groupe de rock du lycée, trois terminales et le prof de musique ( à droite), avec qui je devrais faire des concerts à partir de mi-Mai

En tant que bon petit Martin, je me devais de prendre exemple sur le pater familias. 

C'est donc en prenant mon courage à deux mains que je suis allé... Chez le barbier! C'est une expérience à faire, il ne me manquait que le Colt 45 braqué sur ses *CENSURE* pour être un vrai cowboy!

Quelques photos:

Et le résultat que j'avais oublié ;)

Entre Athènes et Nicosie, ces dernières semaines ont été assez intenses en Grec.

Je me suis donc mis au grec, enfin j'essaye!

Nous avons eu un colloque extraordinaire à Athènes avec mon hôte (une amie de l'IESEG), et nous sommes arrivés à la conclusion suivante: le Grec, c'est le bordel! Mais, dans l'intérêt des générations futures, nous avons réussi à décrire avec une précision chirurgicale ce fameux bordel:

1 - La sonorité:

En termes de prononciation, le grec se place entre le Russe, l'Arabe et l'Espagnol. Il prend notamment des consonnes qui appartiennent à ses langues, afin de créer un micmac indescriptible. Ainsi, le "R" et le "J" espagnols sont représentés, ainsi que le "R" français et les deux "R" arabes. Cela signifie donc que le son "R", qui est unique pour nous petits français, se prononce de 4 manières différentes. 

Et non, ce n'est pas le seul! La même chose peut être dite du "CH", qui se prononce de quatre façons différentes, ou encore du "I", qui se prononce toujours I, mais qui peut s'écrire (si je ne me trompe pas) de 4 ou 5 manières différentes! (il faut s'accrocher pour comprendre le nom des rues!!)

Bien sûr, à tout cela s'ajoutent les accents, extrèmement importants en grec!! Petit exemple (l'accent est indiqué en gras): malaka veut dire doucement, et malaka veut dire connard... Une différence qui mérite de s'intéresser aux accents!

2 - La grammaire:

La grammaire grecque se situe plus ou moins entre l'Allemand, le Latin et l'Espagnol.

En effet, si le masculin et féminin se manient plus ou moins comme l'Espagnol, les constructions grammaticales sont basées sur... Des déclinaisons!! :'(

Mais attention, Rosa Rosa Rosam et tout ce qui s'en suit ne suffisent pas, puisque les déclinaisons affectent TOUS les mots de chaque phrase, mis à part les adverbes, prépositions et conjonctions (il faut que les étrangers gardent espoir! )

3 - L'Alphabet!!

Bien sûr, qui dit Grec dit Alpha, Béta et tout ça! eh oui, mais si les lettres vues en maths et en physique (qui ne sont d'ailleurs pas ma spécialité...) peuvent aider à reconnaitre l'alphabet, elle n'aident absolument pas à lire, puisqu'on ne connait pas leur prononciation, qui change d'ailleurs suivant leur place dans le mot, et suivant les lettres qui les précède ou qui les suivent!

Enfin bref, comme je disais, c'est pas évident! 

Après trois semaines à Chypre, dont une passée à Athènes, j'ai enfin décidé d'explorer le vieux centre de Nicosie. 

J'avais déjà repéré les alentours de ma résidence (qui sont plus ou moins sans intérêt d'ailleurs), mais ce serait un comble d'habiter l'une des plus anciennes capitales d'Europe sans la visiter!

En effet, si Chypre est un carrefour économique depuis environ 3000 av. J.C (un article arrivera bientôt sur l'histoire de Chypre), c'est en 1192 que Nicosie devient la capitale. Elle et est alors la ville des rois de Chypre. C'est alors que commence à se construire l'économie de Nicosie, notamment basée sur le commerce du cuivre, très présent sur toute l'île.

Si l'on résume un peu l'histoire, après avoir été Anglaise, Egyptienne, Vénitienne, Ottomane, re-Anglaise et grecque, Nicosie est finalement coupée en deux en 1974 lors de la tentative d'invasion des Turcs. Ce n'est qu'après un massacre pur et simple et quarante et un ans de séparation que la "ligne verte" qui divise la ville (et tout le reste de l'île d'ailleurs) est rouverte à certains endroits, et que le libre passage est rétabli (officiellement). C'est aujourd'hui l'ONU qui est en charge de cette frontière et qui contrôle le passage.

Division de Chypre aujourd'hui.

La ville est réellement, physiquement séparée en deux.

Aujourd'hui, plus de 50 ans après la séparation de l'île entre Chypre et la RTCN, République Turque de Chypre du Nord, les chypriotes grecs n'ont toujours pas retrouvés leurs droits sur ce qu'ils possédaient au nord de la frontière, possessions aujourd'hui octroyées à des Turcs venus sur l'île depuis le continent.

LE fameux drapeau! 

Ce drapeau a plusieurs histoires. Les deux principales sont celles-ci:

1 - En 1974, un groupe de réfugiés turques auraient été bloqués dans les montagnes et auraient fabriqué ce drapeau avec des pierres afin que l'armée turque les retrouvent.

2 - Ce serait le résultat d'une compétition citoyenne pour trouver un drapeau pour la RTCN.

Personnellement, je pense qu'ils avaient pensé à un énorme doigt d'honneur tourné vers le sud de la ville (la partie Chypriote), mais qu'un beau drapeau de 425m sur 250m qui brille la nuit serait plus subtil.

Mais ce n'est que mon avis! ;)

Enfin bref, tout cela n'empêche pas la ville d'être très sympathique! Quelques photos pour le prouver:

L'église de l'Archange Michael Trypiotis.

La mosquée Omeriye.

Spéciale dédicace à maman, une petite maison grecque! ;)

La place du marché couvert.

Une mosquée et une église sur la même place, près du centre ville.

La mairie de Nicosie.

Le parc de ??? (impossible de me souvenir du nom...)

Il y a quelques années, c'était un des plus vieux parcs de Nicosie, mais la police s'est rendu compte que c'était aussi le parc dans lequel les dealers vendaient leur cam. Résultat des courses, ils ont emprisonné/éxilé tout le monde, rasé le parc, et ils en font un parking/parc autour de la mairie.

Brutal, mais efficace!

Pour finir, un exemple de petite ruelle très sympa, dont Nicosie est truffée.

... Ville de beauté

Arrivé à Athènes pour une semaine, j'ai eu le temps de me balader un peu dans ses rues, de découvrir quelques places et autres squares fort sympathiques!

 Syntagma square, la place centrale d'Athènes, et sa fontaine multicolore.

C'est la place de ce qu'ils appellent la "Constitution", qui est le parlement Grec.

C'est également la place sur laquelle les principales lignes de bus, métro et tram se rejoignent.
Tant mieux, puisque c'est ici que j'ai eu rendez-vous tous les matins!

Les rues d'Athènes sont globalement très chargées, et sont ponctuées de petits kiosques (péripteros) et autres magasins qui répandent leur marchandise sur le trottoir. C'est ce que les étrangers vivant sur place considèrent comme étant "the Greek way". Je connaissais "the Indian way", eh bien c'est très proche!

A gauche des magasins investissant les trottoirs, à droite un fameux "periptero", kiosque dans lequel on peut trouver de tout, d'une pile à des gants en passant par des journaux étrangers et de la nourriture. 

Si certaines rues sont très sympathiques, d'autres sont beaucoup plus glauques, preuve de la crise qui leur est tombée dessus.

Dès qu'on sort du centre touristique d'Athènes et de ses rues verdoyantes (photo de droite), on se retrouve dans des coins bien moins sympathiques...

Au fait, l'immeuble sur la deuxième photo abrite les bureaux d'une start up Grecque qui marche très bien, et qui est sur le point de s'installer à New York: Pollfish.

Comme quoi, les apparences... 

... Ville en reconstruction économique:

Au-delà des visites diverses et des balades en ville, j'étais à Athènes pour un cours sur l'entreprenariat. En effet, le gouvernement a misé sur l'entreprenariat pour se redresser de la crise, et cela nous a donc permis de visiter et discuter avec les PDG de plusieurs start ups et entreprises variées, toutes Grecques. Les parties en anglais étaient globalement plutôt intéressantes, les parties en Grec par contre... Ahem...

Korres, laboratoire de cosmétiques Grec, aujourd'hui une des plus grosses entreprises du pays

  AGS, Ancient Greek Sandals, une autre entreprise très jeune (2012), qui fait à la main des sandales à la mode... Antique.

Ils sont aujourd'hui présent dans 46 pays et ont notamment comme clientes fidèles Emma Watson, Beyonce, Rihanna, et j'en passe.

(Une paire de sandale: environ 300 € en moyenne quand même!)

Voilà entre autres les boites que nous avons visitées, sans mentionner Attica, Pollfish, Corallia et autres. Ce fut une semaine chargée!

...Une ville de fins gourmets (enfin parfois)

Entre les fruits et légumes plus délicieux les uns que les autres, les Pitta (sorte de Naans très épais dans lequel ils rajoutent des brochettes, steaks, saucisses ou encore viande de Kebab), les beignets sucrés et salés en tous genres et les spécialités locales diverses, pas le temps de maigrir à Athènes!!

Seul petit point négatif, les fruits sur les arbres dans les rues sont interdits à la consommation, parce qu'ils sont tellement entretenus pour être beaux pour les touristes qu'ils deviennent toxiques!

Quelques fruits "interdits", mais fort appétissants!! 

(Est-ce que vous savez ce que sont les fruits de la photo à gauche? J'en ai aucune idée...)

Une seule expérience culinaire malheureuse (et pourtant j'en ai mangé des trucs pas clairs, ça je peux le dire! :) ), le "Kupepia".

C'est une sorte de boule de viande (non identifiée d'ailleurs) mélangée avec du riz et des épices qui est bouillie dans un mélange d'huile et d'eau et enroulée dans une feuille de choux, elle aussi bouillie.

Verdict: c'est dégueu, mais qui ne tente rien n'a rien!

... Une ville d'Histoire bien sûr!

Quoi dire que vous ne sachiez déjà?...

Quelques photos en diront plus que de longues phrases.

 Perdu au milieu de la rue de shopping chic d'Athènes de dresse "Monasteriaki", littéralement "le petit monastère".

Entrée payante, mais il est très mignon de l'extérieur.

Monuments divers, une église, une maison coloniale et ses jardins, temples Grecs.

 Qui peut aller à Athènes et ignorer Akropolys, l'acropole?!

Selon la légende, Thésée aurait bâti l'Acropole en 800 av. JC en honneur aux dieux, et notamment à Athéna, déesse de la guerre, de la défense des cités, de la sagesse et de la protection. Athènes aurait ensuite été construite autour de la statue monumentale d'Athéna qui surplombait alors l'acropole.

l'Acropole est donc l'une des collines qui surplombent Athènes, les plus connues étant Lycabette, au sommet de laquelle trône l'église de St Georges, le Pnyx, qui se situe sous l'acropole et qui abritait le conseil des citoyens, où les votes prenaient place, et la colline des Muses, sur laquelle se dresse le monument de Philopappos, hommage au sénateur Gaius Iulius Antiochus Epiphanes Philopappus (c'est encore un nom simple ça...), bienfaiteur de la cité.

Le Pnyx vu de l'Acropole

La colline des Muses se découpant sur la mer

Lycabette vue de l'Acropole et le clocher de l'église St Georges

L'Acropole et la colline des muses vues de Lycabette à la tombée de la nuit

Plus de 2000 ans plus tard, les grecs sont toujours fidèles à leurs traditions, et le théâtre se joue toujours beaucoup en plein air!

Voilà la fin d'un (long) article, et comme toutes les belles histoires, il se finit avec un splendide coucher de soleil. Celui-ci est vu depuis Lycabette, le point culminant d'Athènes.

Ah les joies de la technologie! 

Me voilà à Athènes, et je peux quand même continuer mon blog.

Apparemment Ganesh (ou plutôt Zeus, vu le contexte) n’est pas avec moi en ce moment. Deux jours après mon arrivée laborieuse à Chypre, je m’attendais à un voyage à Athènes qui se déroulerait sans encombre, mais il en avait été décidé autrement.

Avant mon voyage, j’avais eu comme information de me rendre à Syntagma (la place centrale de la ville) à 14h aujourd’hui pour y rejoindre tout le monde et commencer mon cours qui se déroule d’aujourd’hui à vendredi. Puisque j’écris ça, j’imagine que vous avez déjà compris que ça ne s’est (encore) pas passé comme prévu.

Je suis donc bien arrivé hier soir à Athènes, puis j’ai rejoint une amie qui a accepté de m’héberger pour la semaine. Ayant presque une journée d’avance, je suis assez serein, et passe une soirée ma foi fort agréable.

Le lendemain il pleut des cordes. Profitant d’un répit, et après avoir visité le quartier, acheté une carte sim locale et mangé un bout, je me rends à 13h50 (histoire d’être sûr de ne pas les rater) au fameux rdv, où je retrouve…. Personne !

Personne, nadie, que dalle, nothing, nada, juste des « gnous » et des grecs qui traversent rapidement la place, mais pas de groupe scolaire. Avec dix minutes d’avance, je décide de les attendre 10 minutes, 20, 30, une heure… Ce n’est qu’après presque une heure et demie de recherche et approximativement 468524168 essais de contact par mail et par téléphone que je me résigne et rentre, sous les quelques gouttes qui recommencent à tomber.

Ce n’est qu’en rentrant que je reçois une réponse par mail. Comme demandé, j’appelle le numéro de la responsable de voyage, pour apprendre que je n’ai pas été inscrit sur le listing du voyage ! La femme à quand même l’air compréhensive, il a été convenu que je suivrai le cours à partir de demain. Tout est bien qui finit bien (jusqu’à ma prochaine (més)aventure !) .

Voilà pour aujourd’hui, ce soir : Pitta !

(Pardon pour le manque de photos, ce sera rectifié rapidement!)

Alors voilà, après les Martin’s en Inde et les Martin’s en Nouvelle Calédonie, voilà le blog du Martin à Chypre.

Donc me voilà à Chypre pour six mois, pour pouvoir étudier sérieusement et intensément avec une assiduité exemplaire. Ce blog sera donc un suivi de mes péripéties.

Bon, commençons par le commencement. Je suis donc parti le lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo (ça aurait pu être plus gai mais bon…). Enfin bref, je suis heureusement parti juste avant la fermeture des pistes, donc je n’ai pas eu de problème pendant le voyage.

Après sept heures de voyage j’arrive à Chypre… où il fait 6° ! Le soleil est au rendez-vous, c’est déjà ça.

Ce n’est qu’après un soucis d’électricité, une chasse d’eau non fonctionnelle, l’absence de gaz pour faire la cuisine et des courses hors de prix que je tombe sur le gardien de ma résidence, un chypriote d’environ 70 ans, qui m’invite à boire un café pour fêter mon arrivée.

C’est dans le bar le plus glauque de Nicosie que je me retrouve donc avec un parfait inconnu. Des portraits de la vierge Marie ornent les murs, un buffet plein de coupes et de trophées fait face à la porte, et une tribune est rangée dans un coin.

Nous rejoignons une table autour de laquelle vingt chypriotes sont assis et discutent vivement. Je me retrouve donc à essayer de capter des mots grecs pour comprendre un peu mieux le contexte, bien sûr sans succès. Ce n’est que lorsque la serveuse vient me servir un coca qu’ils se rendent compte de ma présence, et essayent, dans un anglais plus qu’approximatif, de m’expliquer leur discussion. Verdict : je suis dans le bar dans lequel les militants du parti extrémiste de droite se réunissent tous les soirs pour refaire le monde !

Je prétends donc ne rien connaitre à la politique Chypriote, j’écoute ce qu’ils ont à me dire et hochant doucement la tête de temps en temps. Ce n’est qu’après un petit quart d’heure qu’on me pose la question que je redoutais : « what you think turks ? » oula….

J’ai réussi à m’en sortir en jouant au con et en retournant la question, et après plusieurs minutes d’exclamations plus racistes les unes que les autres, mon hôte me sauve enfin et me ramène à la résidence, où il m’offre un café turque en m’expliquant son vécu, notamment l’attaque de 1974 par les turques, qui lui a coûté sa fortune, ses terres, et la vie de plusieurs personnes de sa famille.

Ce fut une soirée… Intéressante.

Prochaine étape : Athènes, pour une semaine !